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  Comment économiser les cotisations RSI sur les dividendes ?
 
 
 
     
  Petit rappel de cette nouvelle réglementation avant quelques informations pratiques :  
 

Depuis le 1er janvier 2013 une partie des dividendes perçus par les dirigeants affiliés au régime social des travailleurs indépendants (dans les faits essentiellement les gérants majoritaires de SARL et les associés gérants d’EURL) sont susceptibles d’être soumis aux charges sociales RSI au même titre que leurs rémunérations.

 
 
Existe-t-il des solutions pour « échapper » à ce nouveau dispositif ?
 
 

Oui : l’augmentation du capital social des sociétés, par incorporation des réserves (c’est-à-dire des bénéfices réalisés au cours des exercices antérieurs mais non distribués) en est une.
Elle permet d’augmenter les sommes distribuables à titre de dividendes sans qu’elles soient assimilées à des rémunérations par le RSI, à moindre frais, et en tout cas, sans obliger les associés à remettre des fonds dans la société.

Pour les sociétés clôturant leurs comptes au 31/12, la décision d’augmenter le capital social doit être prise avant le 31/12/2013, pour augmenter les sommes distribuables hors RSI dès le 1er janvier 2014.

 
  Comment est déterminée cette enveloppe soumise aux cotisations RSI ?  
 

Il s’agit de la part de dividendes perçue par l’assujetti RSI supérieure à 10 % du montant du capital social et, à 10 % du solde moyen de son compte courant d’associé au cours de l’exercice écoulé.

Les sommes perçues par les conjoints, les partenaires pacsés, et les enfants mineurs sont également à prendre en compte.

Ainsi pour les dividendes qui seront distribués en 2014, l’enveloppe hors RSI sera déterminée compte tenu du montant du capital social au 31/12/2013 (pour les clôtures au 31/12).

 
  En pratique, et comme nous en avons l’habitude, démonstration par l’exemple :  
 
› Une SARL au capital de 10.000 euros dans laquelle le gérant, Monsieur MARTIN, détient 80 % du capital social
› Il dispose d’un compte courant d’associé de 20.000 euros, lequel, par hypothèse et simplification, n’a pas été mouvementé au cours de l’exercice écoulé
› Le résultat après impôt du dernier exercice clos est de 30.000 euros
› Les associés décident de distribuer à titre de dividendes 10.000 euros, soit 8.000 euros attribués à Monsieur MARTIN.
 
 

• Si la distribution avait eu lieu en 2012 :

Les 8.000 euros perçus par Monsieur MARTIN auraient été soumis aux prélèvements sociaux (CSG – CRDS, etc.) au taux global de 15,5 %,
› soit 1.240 euros retenus par la société
et versés au Trésor Public par la société pour son compte.

Monsieur MARTIN aurait donc perçu 6.760 euros, nets de prélèvements sociaux.
La somme de 8.000 euros (dividendes bruts) aurait été soumise au barème progressif de l’impôt sur le revenu, après abattement de 40 %, soit 4.800 euros ajoutés à ses autres revenus.

Le RSI n’aurait pas été informé de cette distribution et aucune cotisation sociale n’aurait été due.
   

 
  • La distribution ayant été votée en 2013, sous la nouvelle législation, voici ce qui s’est passé :

Dans un premier temps, déterminons la somme que Monsieur MARTIN a pu percevoir, hors champ d’application RSI, soit 10 % de sa participation au capital social, majoré de 10 % du solde moyen de son compte courant d’associé :

Part du capital social 8.000 euros (10.000 euros x 80 %), x 10 %, soit 800 euros
Solde moyen de son compte courant d’associé (par hypothèse) : 20.000 euros x 10 % = 2.000 euros.
Total des deux éléments : 2.800 euros.

Sur les 8.000 euros attribués à Monsieur MARTIN au titre de la distribution de dividendes, 2.800 euros ont continué à bénéficier du régime antérieur, soit :
Paiement des contributions sociales (CSG, CRDS, etc.) au taux global de 15,5 % = 434 euros, lesquelles ont continué à être versées directement par la société au Trésor Public, pour le compte de l’associé.

Le solde de la distribution, soit 5.200 euros, a été soumis aux cotisations sociales RSI au même titre que ses rémunérations.

En pratique, comment cela s’est-il passé ?
Quand Monsieur MARTIN a-t-il payé ses cotisations sur cette somme ? Qui a informé le RSI ?

Habituellement le RSI était informé des sommes perçues par Monsieur MARTIN, une fois l’an, courant mai 2014, s’agissant des sommes perçues en 2013.

Dans le cas de cette nouvelle règlementation, le RSI a été informé des sommes à soumettre aux cotisations dès la mise en paiement des dividendes, au plus tard le 31 octobre dernier. Cette information a entraîné d’ores et déjà une révision des appels de cotisations.

Dans l’hypothèse où la rémunération annuelle de Monsieur MARTIN est de l’ordre de 30 000 euros (c’est-à-dire en dessous du plafond de la sécurité sociale), le complément de cotisations à régler au RSI sur les 5.200 euros de dividendes aura été de l’ordre de 2.340 euros (taux moyen de cotisations de 45 %).

Au total, les dividendes perçus en 2013 par Monsieur MARTIN auront généré plus de 2.700 euros de cotisations et prélèvements sociaux. En 2012, la même somme avait entraîné le versement de prélèvements sociaux pour 1.240 euros.

En pratique, comme c’est presque toujours le cas, les cotisations sociales complémentaires appelées au nom de Monsieur MARTIN seront réglées pour son compte par la société, et seront donc comptabilisées en charges. Il faudra toutefois prendre garde de formaliser cette prise en charge dans un procès-verbal d’assemblée générale.

Ajoutons que si d’un point de vue social, les dividendes peuvent être assimilés à des rémunérations, il n’en est rien du point de vue fiscal à ce jour. L’intégralité de la distribution de dividendes continue à bénéficier de l’abattement fiscal de 40 %.

Bref, rien n’est jamais simple ….

Sentant la migraine vous gagner, nous ne nous attarderons pas sur le sujet !!!

 
     
 
En conclusion, comme pour tant d’autres sujets, le chef d’entreprise ne doit pas rester isoler face à ces problématiques.
Les conseils, professionnels du chiffre et du droit sont à même de lui apporter des éléments de réponses adaptés à sa situation.